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"La confrontation du pouvoir d'aujourd'hui à celui d'autrefois à travers le buste des Césars à la fois rappelle sa durabilité comme principe, et surtout sa relativité en tant qu'incarnation. Le marbre de certains César est bien érodé par le temps, le nez brisé, les couleurs disparues, mais ils contaminent les hommes qui aujourd'hui le possèdent provisoirement car ils énoncent sa fragilité. Ces photos sont des memento mori : Souviens-toi que tu vas mourir. Même César meurt." David le Breton |
Olivier Roller ne photographie que les têtes, de près, détachées des corps. Les marques des visages sont montrées, examinées, auscultées. On ne regarde effectivement jamais les visages. En parlant à quelqu'un, on conserve toujours une certaine pudeur ; on ne fixe que ses yeux, ou plutôt, on voyage d'un œil à l'autre. Pourtant, le visage est nu, offert au regard. L'interlocuteur apparaît troublé sitôt que l'on regarde fixement le galbe des joues, la carnation des lèvres ou le relief d'une cicatrice sur le front. Nous sommes éduqués à regarder dans l'ensemble, on ne détaille l'autre qu'à son insu. Olivier Roller formule la proposition suivante : pour voir, il faut s'approcher d'un élément isolé de son contexte, il faut regarder le détail... suite du texte. |